
Nous avions pourtant répété quelques morceaux sur cette immense scène, quelques jours avant, pour nous familiariser avec l'endroit et notamment les conditions techniques. De plus, je n'en était pas à mon coup d'essai puisque j'étais déjà monté sur scène quelques centaines de fois auparavant.
Cependant, le 11 septembre 1995, lors de la répétition publique, premier soir d'une longue série de concerts, je ne pouvais imaginer une soirée aussi éprouvante !
Pourtant, pendant " chercher les anges ", j'ai passé le petit rideau qui séparait les coulisses, de la " fosse aux lions " et suis rentré sur scène.
Je me suis retrouvé face à une montagne de public entourant la scène, un son énorme.
Un mélange de musique et de foule, amplifié par l'acoustique de la salle, des caméras épiant tous mes gestes pour une diffusion sur un écran géant !
Le tout, arrosé de quelques tonnes de lumière… Difficile de passer inaperçu ! J'étais étourdit, les jambes tremblantes et les mains moites. C'était donc ça le TRAC !
Début du passage unplugged , " tes tendres années " est une chanson calme et nostalgique, chant, guitares et basse acoustiques, avec un petit solo d'harmonica…justement !
Dans tous mes états, je n'ai pas vu venir la fausse note. Attention, pas celle sur laquelle on glisse discrètement , non !
Vous savez, celle qui est bien forte et qui n'échappe à personne. Comme quand tout le monde s'écarte pour vous laisser mettre la cerise sur le gâteau et que… vous trébuchez et écrasez tout ! En trois mots : affreux, affreux, affreux !
Bon prince et sans doute compréhensif, Johnny a souri…
Petit à petit, sur les morceaux suivants, j'ai repris du " poil de la bête ".
Cependant, je n'étais pas sorti d'affaire…
Dernier morceau sur lequel je jouais : " le feu ". Je devais traverser la scène en courant pour faire un solo. Bien sûr, à la moitié du parcours, j'ai glissé…Et me suis retrouvé sur le dos au moment de commencer à jouer.
Tous les projecteurs se sont braqués sur moi, allongé par terre!…N'ayant plus rien à perdre, je tentais un redressement sans les mains, que je réussit fort bien, pour finir mon solo debout…Un coup d'œil rapide à Johnny me fit comprendre qu'il appréciait la performance.
Ce soir là, je sortis de scène pas très fier malgré tout, et en sachant qu'à l'avenir, je ferai le maximum pour éviter ce genre de mésaventures. De plus, il me faudrait désormais compter avec un nouveau compagnon : le trac.